Entre 1000 et 1300, la croissance de la ville vers le sud-est suit la route de Sens, l’ancienne voie romaine qui reliait Lutèce à Lyon et aux Alpes par la rive gauche (voir Lutèce, du Ier au IVe siècle).
Sur cette voie, une nécropole est attestée dès l’époque gallo-romaine [1]. Un premier noyau d’habitations s’y constitue sans doute à l’époque mérovingienne, autour d’une chapelle primitive qui semble y avoir été construite au IIIe siècle, et qui aurait pris le nom de Saint-Marcel après que l’évêque de Paris y aurait été inhumé en 436. Ce premier bourg sera ruiné par les invasions normandes. Il renaît après l’an 1000.

Mentionné pour la première fois en 1158, le bourg [à situer à hauteur du carrefour des Gobelins] compte alors deux autres chapelles, dédiées à Saint-Hippolyte et Saint-Martin, de part et d’autre de la route d’Italie, au sud du gué qui permet de franchir la Bièvre [à hauteur de la rue Bazeilles].
De l’autre côté du gué, vers Paris, un autre bourg est attesté en 1163, autour de l’église Saint-Médard.
On connaît peu de choses de ces bourgs. La documentation est rare et porte principalement sur les domaines ecclésiastiques. Leur population est sans doute composée d’agriculteurs mettant en valeur les terres de l’abbaye de Sainte-Geneviève et de la collégiale de Saint-Marcel, et de tanneurs – l’eau de la Bièvre étant réputée pour sa qualité dans le traitement des cuirs. On y compte aussi des tisserands, produisant surtout des étoffes grossières de laine [2].
Il est probable que, dès la fin du XIIIe siècle, des maisons sont bâties tout au long de la route de Sens depuis la porte Saint-Marcel de l’enceinte de Philippe-Auguste [entre les n° 47-49 et les n° 50-52 de la rue Descartes] [3] jusqu’au bourg portant ce nom. On sait en tout cas que l’état des feux de 1328 joint Saint-Marcel à Paris, ce qui laisse penser qu’il n’y a plus de séparation entre ce bourg et l’ancienne muraille [4].
CARTES
Michel Huard, Atlas historique de Paris :
BIBLIOGRAPHIE
BOUSSARD Jacques, Nouvelle histoire de Paris : De la fin du siège de 885-886 à la mort de Philippe Auguste, Paris, Association pour une histoire de la ville de Paris, Hachette, 2e éd. 1996, 457 p.
CAZELLES Raymond, Nouvelle Histoire de Paris : Paris de Philippe Auguste à Charles V, Paris, Association pour une histoire de la ville de Paris, Hachette, 1994, 478 p.
GAGNEUX Renaud, PROUVOST Denis, Sur les traces des enceintes de Paris, Paris, Editions Parigramme / Compagnie parisienne du livre, 2004, 241 p.
NOTES
[1] Pour toute cette partie, la source principale est BOUSSARD 1996, p. 192-195
[2] CAZELLES 1994, p. 373
[3] GAGNEUX 2004, p. 53
[4] CAZELLES 1994, p. 147
ILLUSTRATION
Thesupermat [CC BY-SA 3.0] via Wikimedia Commons
L’ensemble du contenu de cet article, sauf exception signalée, est mis à disposition sous licence CC BY NC ND.
2 réflexions sur “Saint-Marcel 1000-1300”
Comments are now closed.