Le présent article, qui porte sur la croissance de Paris extra-muros entre 1815 et 1850, est le troisième d’un ensemble de trois articles qui visent à décrire l’expansion de la ville entre 1790 et 1850, le premier traitant de la période 1790-1815 (1/3) et le second de la création de quartiers nouveaux intra-muros entre 1815 et 1850 (2/3).

Carte des fortifications et environs de Paris, gravé par Ch. Avril (1842) : détail montrant Paris (en rouge délavé) et la « petite banlieue » (en jaune).

Au début du siècle, l’espace enserré dans le mur des Fermiers Généraux, qui constitue la limite de Paris jusqu’en 1859 (Le mur des Fermiers Généraux en 1790), ne suffit plus à la croissance de la ville. Au-delà du mur, et à partir des barrières, la ville étend peu à peu son emprise sur les terres de la « petite banlieue », jusqu’à rejoindre les villages environnants : La Chapelle, La Villette, Belleville, Ménilmontant, Charonne, Bercy, Vaugirard, Passy et Auteuil, Les Ternes, Monceau. Cette croissance se réalise d’abord selon le modèle traditionnel d’expansion des faubourgs, le long des voies d’accès à la ville et des voies intercalaires qui les relient. Ensuite, selon une dynamique de transformation des terres agricoles en terrains à bâtir, par de vastes opérations de lotissement à la lisière de Paris : rive droite, dans la plaine de Passy, le quartier des Batignolles ; rive gauche, dans la plaine de Grenelle, le quartier de Plaisance, le nouveau village d’Orléans. Ces lotissements ne seront pas tous construits au moment où les villages seront absorbés, mais la trame sera en place sur laquelle vit encore le Paris contemporain. Cette croissance se réalise enfin selon une dynamique nouvelle d’implantation industrielle, dont la manifestation la plus spectaculaire est la transformation de La Villette.

Le lotissement de la plaine de Passy

La plaine de Passy se déploie à l’ouest de Paris dans l’angle formé par les villages-rues de Chaillot et de Passy, limitée à l’ouest par le Bois de Boulogne et au nord par la route de Neuilly [avenue de la Grande-Armée]. C’est, au début du XIXe siècle, une vaste plaine agricole, où l’on trouve des cultures maraîchères, des prés, des lopins boisés, de rares maisons [1]. Elle dépend de la commune de Passy, sauf la partie intégrée à Paris lors de la construction du mur des Fermiers Généraux.

Vue de la plaine de Passy (et de Paris au loin) depuis la colline de Chaillot, dessin de Philippe-Nicolas Milcent (fin du XVIIIe siècle).

En 1825, Auguste Constantin, architecte (déjà cité dans plusieurs opérations intra-muros (La croissance de Paris 1790/1850 (2/3)), Pierre Capron et Alexandre Bros, propriétaires, constituent une société civile – la Société Elysée-Charles – en vue de lotir la plaine. Cette initiative privée prend la suite d’un projet d’aménagement qu’avait formé la commune de Passy l’année précédente et qu’elle avait dû abandonner pour des raisons financières [2].

Sur un plan établi par le géomètre F. Heurtaut, la Société prévoit l’ouverture de voies selon un système en étoile autour d’une place [ce sera la place Victor-Hugo]. Seront ainsi percées les avenues Charles X [avenue Victor-Hugo], de Saint-Denis [avenues Raymond-Poincaré et Malakoff], Dauphine [avenue Bugeaud entre la place Victor-Hugo et la rue Spontini], la rue Boissière, la rue des Bassins [rue Copernic]. Issues de chemins ruraux, vont naître la rue de la Pompe [rues de la Pompe et Duret], les rues des Biches et des Belles-Feuilles [toutes deux formant l’actuelle rue des Belles-Feuilles], la rue du Bel-Air [rue Lauriston], la rue de Longchamp [rue actuelle, entre l’avenue Kléber et la rue Spontini], les rues du Petit-Parc et Périer [rue Spontini et Pergolèse]. Ce réseau sera complété par le percement des rues Mesnil, Saint-Didier [rue actuelle, entre l’avenue Victor-Hugo et la rue Lauriston], des Sablons, Dosne, Picot, de Villejust [rues Paul-Valéry et Piccini], Saint-Ange [rue Le Sueur] des Bouchers et de Bellevue [toutes deux formant l’actuelle rue Chalgrin], du Dôme [3].

Plan Andriveau-Goujon (1841) : détail montrant la plaine de Passy. On aperçoit, au nord du village de Passy, les grands axes du lotissement.

A la différence de la plaine de Grenelle, que Violet et Letellier ont pu acquérir en un seul lot complété de quelques transactions marginales, la plaine de Passy est partagée entre de multiples propriétaires. La Société devra donc multiplier les transactions dans le périmètre que dessinent le mur des Fermiers Généraux [avenue Kléber], les rues de Longchamp, du Petit-Parc et Périer [rues Spontini et Pergolèse] et la route de Neuilly [avenue de la Grande-Armée]. Même si elle ne parvient pas à se rendre propriétaire de la totalité des parcelles comprises dans cet espace, elle dispose rapidement d’une emprise suffisante pour y tracer les rues prévues et y constituer 589 lots.

Mais la Société ne dispose pas de moyens financiers suffisants. Elle a été constituée avec un capital de 7 000 000 francs mais « il semble bien qu’on ait eu des difficultés à réunir cette somme, ce qui aurait contraint à baisser le capital, indiqué pour 2.640.000 francs en 1833 [4]». Les ventes (5 en 1825, 8 en 1826, 11 en 1827, 16 en 1828 et 1829, 10 en 1830, 8 en 1831, 4 en 1832 [5]) ne permettent pas de couvrir les dépenses. « Le 27 juin 1833, les biens de la Société sont vendus par adjudication sur saisie, à la requête de Jacques Laffitte et Cie, d’ailleurs l’un des sociétaires. Les biens sont achetés par trente et un des membres de la Société pour une somme globale de 599.950 francs. [6]»

Les difficultés ne disparaîtront pas pour autant. « En 1835 encore, les acquéreurs en sont à demander au Conseil général le classement des deux routes principales parmi les voies départementales, afin de faire supporter par le département les frais d’entretien ; à plusieurs reprises dans le passé, ce classement avait été refusé, les routes ayant été ouvertes ”dans le but d’une opération particulière”. De surcroît, à cette date encore, l’échange de terrains entre la commune et la Société prévu en 1825, n’avait pas encore été réalisé : la commune devait céder les anciens chemins de la plaine (1 ha 2 a au total) et recevoir les voies nouvelles (12 ha 74 a au total), mais, et c’est ce qui empêchait l’échange, elle se déclarait dans l’impossibilité de pourvoir aux frais d’entretien de ces rues. [7]»

Atlas de Lefèvre : détail montrant le lotissement de la plaine de Passy vers 1860.

A la veille de l’annexion, l’opération est un échec. L’Atlas de Lefèvre montre que de petits quartiers se sont formés, l’un autour du carrefour de l’avenue de Saint-Denis [avenue Raymond-Poincaré] et de la rue de Longchamp, adossé au mur des Fermiers Généraux, un autre dans le triangle formé par la rue du Bel-Air [rue Lauriston], la rue des Bassins [rue Copernic] et l’avenue de Saint-Cloud [avenue Victor-Hugo] [8]. Mais la plus grande partie des lots reste encore vide de constructions.

Le quartier des Batignolles

Le quartier des Batignolles va se créer, au-delà du mur des Fermiers Généraux, dans le quadrilatère formé par ce mur [boulevard des Batignolles], la route menant à Clichy [avenue de Clichy], la route menant à Asnières [rue de Tocqueville] et la route de la Révolte, qui reliait Versailles à Saint-Denis [boulevards Gouvion-Saint-Cyr et de Reims].

A la veille de la Révolution, ces terrains sont vides sauf au débouché des barrières. A la barrière de Monceaux [place Prosper-Goubaux], le village portant ce nom (qui deviendra « Monceau » dans les années 1860 [9]) se déploie de part et d’autre de la rue de Lévis. A la barrière de Clichy [place de Clichy], à l’est de la route menant à Clichy, on trouve un hameau, dénommé “les Batignolles” : quelques maisons, entourant un moulin à vent sur une butte [10].

Au cours de l’Empire, ce hameau commence à être connu pour ses guinguettes et à se développer de part et d’autre de la route de Clichy jusqu’à l’embranchement de la route de Saint-Ouen, en s’étendant vers l’ouest « jusqu’à une ligne sur laquelle on tracera, peu d’années après, la rue Lemercier. Il ne s’agit encore que de modestes maisons de campagne avec des petits jardins. [11]»

Plan Andriveau-Goujon (1841) : détail montrant Les Batignolles et Monceaux.

Sous la Restauration, et surtout à partir de 1825, ce développement va s’accélérer, sans aucun plan concerté, mais du fait de l’initiative de multiples promoteurs. La plupart d’entre eux sont des gens du bâtiment, qui investissent des sommes limitées sur des durées courtes : ils sont « maçons comme André Truffaut, Jean Lemarié et Pierre Lemarié, Joseph Marjolin, tous des Batignolles ; menuisiers comme Jules Sauriac ou Etienne Jayat, tous deux de Paris ; architectes comme Gabriel Gillet et Victor Boué, domiciliés aux Batignolles ; […] propriétaires comme Marie-Louise Balagny, Joseph Quesnot, Elie Deguigand (l’ancien notaire des Batignolles), Jean Soumagniat, tous domiciliés aux Batignolles. [12]»

Quelques-uns mobilisent des capitaux plus importants en constituant des sociétés. En 1825, Jean-Joseph Navarre, marchand de bois aux Batignolles, forme avec sa femme, et deux rentiers de Lyon, Savoyet et Rivoire, une société dont le but « est l’achat et la vente de ”terrains à bâtir dans la plaine qui se trouve entre les Batignolles, Monceaux et Clichy” […] L’opération envisagée est d’une certaine envergure, puisqu’elle englobe plus de deux hectares. [13]»

Une autre société est constituée en 1827 par Etienne Bénard, propriétaire, antérieurement commis aux barrières. Elle « vise à la construction et à la vente de plusieurs maisons sises sur des terrains apportés dans la société par Bénard […] Les autres sociétaires, au nombre de douze, apportent leur travail, leur industrie, les matériaux relatifs à leur état et paieront leurs ouvriers. Ce sont tous en effet des gens du bâtiment, non de simples compagnons, mais des entrepreneurs […] Il est précisé que l’on construira quatre maisons dont la valeur ne pourra excéder 25.000 francs. Les moyens de cette société sont donc très modestes. [14]»

Des maisons de campagne – souvent de simples pavillons d’un étage sur rez-de-chaussée entourés d’un petit jardin – et de petits immeubles locatifs sans confort destinés à une population à faibles revenus – petits employés, anciens militaires, anciens fonctionnaires, acteurs, rapins [15] – sont ainsi bâtis le long de rues nouvelles, tantôt tracées à partir d’anciens chemins ruraux – la rue des Dames, menant du village de Monceaux à l’abbaye de Montmartre, la rue d’Orléans [rue Legendre] et la rue des Moines, menant de Monceaux à Saint-Ouen – tantôt ouvertes dans des terrains de culture – les rues Lemercier, Saint-Louis [rue Nollet], Truffaut, de la Paix [rue La Condamine], en 1825, la rue Lebouteux en 1829, la rue de la Santé [rue Saussure] en 1838 [16].

L’église Sainte-Marie-des-Batignolles.

En 1828, l’église Sainte-Marie-des-Batignolles est implantée au nord de la zone bâtie (ce bâtiment en bois néo-gothique sera remplacé en 1834 par l’église actuelle) [17]. Dans son axe, est ouverte la rue de l’Eglise [rue des Batignolles, entre l’église et la rue La Condamine].

En 1830, l’ensemble Batignolles-Monceaux a atteint un développement suffisant pour que soit créée – détachée de Clichy – une nouvelle commune, dotée d’une mairie et d’un théâtre. Situés initialement rues Truffaut et Lemercier [18], ils seront finalement reconstruits, pour la mairie, rue de l’Hôtel-de-Ville [rue des Batignolles, entre la rue La Condamine et la rue des Dames] en 1847-1849 [19] et, pour le théâtre, sur les boulevards dès 1838 [théâtre Hébertot] [20].

Sous la Monarchie de Juillet, d’autres opérations sont conduites par de nouveaux promoteurs, tels Victor Boué, architecte, Jules Sauriac, charpentier, Pierre Lemarié et Joseph Marjolin, tous deux maîtres maçons [21]. Elles s’adressent désormais à une population plus aisée, attirée par « cet énorme mouvement qui porte la prospérité et les habitants de la capitale vers le Nord-Ouest et que tous les observateurs constatent dans les années 1840 [22]».

Cette expansion, qui atteint désormais la rue Cardinet – d’abord ouverte entre l’avenue de Clichy et la route d’Asnières [rue de Tocqueville] – va connaître une dernière étape avec l’implantation de la voie ferrée de Paris à Saint‑Germain, inaugurée en août 1837. Il s’ensuivra un développement considérable des emprises ferroviaires, avec l’installation, sur la rive nord de la rue Cardinet, de la gare des marchandises des Batignolles en 1844 et des ateliers du Chemin de Fer de l’Ouest, créés par Ernest Gouin en 1846. Ces ateliers, sur 2,2 hectares, emploieront quelque 1 200 ouvriers à la construction de matériels ferroviaires vers le milieu des années 1850 [23]. Ils entraîneront le développement d’un habitat ouvrier dans le quartier des Epinettes, à l’est de l’avenue de Clichy. « Ici, le parcellaire rural va […] servir directement de cadre à la mise en place de nombreux petits lotissements, dont la cité des Fleurs […] est restée aujourd’hui le plus original. [24]»

A la veille de l’annexion, en 1856, la population de Batignolles-Monceaux atteindra 44 094 habitants. Elle aura plus que sextuplé depuis 1831, quand la toute nouvelle commune en comptait 6 826 [25].

Le lotissement de la plaine de Grenelle

La plaine de Grenelle se déploie en bordure de Seine, entre Paris et Issy. Elle appartient à la commune de Vaugirard, dont le village-rue s’allonge sur son versant oriental. Plaine inondable, onze fois envahie par les eaux du fleuve entre 1658 et 1836, elle est cultivée depuis longtemps en céréales et en légumes [26].

Plan Andriveau-Goujon (1841) : détail montrant la plaine de Grenelle.

En 1824, Jean-Baptiste-Léonard Violet y acquiert les terrains de la ferme de Grenelle, d’une superficie de quelque 105 hectares. Ces terrains ont été propriété de l’abbaye de Sainte-Geneviève puis – au moment de la fondation de l’Ecole royale militaire – de la Couronne, avant d’être achetés en 1796 comme bien national par César Ginoux, fonctionnaire de l’enregistrement [27].

Jean-Baptiste-Léonard Violet, né à Saint-Germain-en-Laye en 1791, habite alors rue de Hauteville. Il s’est déjà engagé dans des opérations foncières, en 1818 rue de la Grange-aux-Belles et, en 1820 dans le faubourg Poissonnière. Il achète la ferme de Grenelle avec le concours d’Alphonse-Antoine-Aimé Letellier, propriétaire, pour la somme de 980 000 francs. A l’acte de vente, passé le 15 mai 1824 chez Maître Victor Levert, notaire à Belleville, « est annexé un petit plan manuscrit montrant le lotissement de la plaine de Grenelle, avec l’indication des rues qui devaient y être percées, de la place publique à y aménager, et de l’emplacement de la future église. Les rues et la place, au nombre de quatorze, étaient baptisées à l’avance sur ce document, et composaient la nomenclature suivante : ”Plan du nouveau Grenelle : 1, rue du Commerce, 2, rue Violet, 3, avenue de Grenelle, 4, avenue de Saint-Louis, 5, rue des Entrepreneurs, 6, rue des Arts, 7, rue Ginoux, 8, rue Fondary, 9, rue Letellier, 10, rue Fondanèche, 11, rue de l’Eglise, 12, rue de Chabrol, 13, place Violet, 14, Eglise”. [28]»

En intégrant à ce plan les rues et places qui viendront s’ajouter rapidement à la trame initiale – tout le réseau actuel des voies, hors les avenues Félix-Faure et Emile-Zola, a été mis en place dès les années 1830 [29] – on aboutit à l’image du lotissement à la veille de l’annexion, tel qu’il apparaît sur l’Atlas de Lefèvre.

Atlas de Lefèvre : détail montrant le lotissement de Grenelle vers 1860.

On y trouve, parallèles à la Seine, six rues, dont deux ont été tracées ex nihilo – les rues de l’Industrie [rue Emériau], et du Commerce – et quatre reprennent le tracé d’anciens chemins qui traversaient les terres agricoles. « C’est d’abord la rue Saint-Louis avec son prolongement de l’avenue Saint-Charles [toutes deux formant aujourd’hui la rue Saint-Charles] qui, en 1859, est une belle rue droite allant du boulevard de Javel à la commune d’Issy, et que l’on retrouve, sur le plan des chasses, sous la forme d’un chemin non dénommé, longeant la remise des Bons-Hommes, celle de la Maison-Blanche, la Grande-Remise, et venant se perdre aux environs du moulin de Javel, appartenant à la commune d’Issy. C’est aussi la rue de Grenelle, qui se poursuit par la rue des Marais ou des Vaches [toutes deux formant aujourd’hui la rue de Lourmel], partant en 1859 de la barrière de Grenelle pour aller à Issy, et qui était également, en 1763, un chemin anonyme, sinueux et maraîcher. Voici également la rue Violet, la plus bourgeoise des rues de la cité nouvelle, que l’on croirait percée seulement vers 1824 pour les plus riches habitants, et dont le tracé apparaît déjà comme un chemin, à la vérité un peu tortueux, sur le plan des chasses. [30]» C’est enfin la rue de la Croix-Nivert, tracée à la place de plusieurs chemins qui partaient tous de la barrière de l’Ecole militaire [31], et qui forme la limite orientale du nouveau Grenelle.

Perpendiculaires à ces rues et à la Seine, une voie majeure : la rue des Entrepreneurs [qui a conservé son nom aujourd’hui sauf le tronçon ouest, devenu rue de l’Ingénieur-Robert-Keller], dont l’importance est attestée par l’ouverture de trois places sur son tracé, Beaugrenelle [place Charles-Michels] au croisement de la rue Saint-Charles, Violet au croisement de la rue éponyme, de l’Eglise [place Etienne-Pernet] au croisement de la rue du Commerce. Au nord de la rue des Entrepreneurs, sont ouvertes les rues Letellier, de l’Entrepôt |rue Rouelle] prolongée par la rue Fondary, du Théâtre, Baran [rue Ginoux] ; et au sud, les rues de l’Eglise, de Javel, des Marguerites [rue des Cévennes], et Saint-Paul [rue Cauchy] qui marque la limite méridionale du nouveau Grenelle.

Quelques rues transversales coupent ce damier : les rues du Pont [rue Linois], Traversière [disparue, reste un court tronçon qui forme la rue Héricart], Lelong [rue Viala], Frémicourt, Mademoiselle.

Comme l’indique le nom de plusieurs rues – rues du Commerce, de l’Industrie, des Entrepreneurs, de l’Entrepôt, du Pont – le projet de Léonard Violet est de créer sur la plaine de Grenelle une ville nouvelle. Il ne s’agit pas seulement de bâtir des maisons, une église, un théâtre et d’ouvrir des commerces pour la commodité des résidents. Il s’agit aussi de développer l’activité par la construction d’un nouveau pont, d’un port, d’une gare fluviale, destinée à accueillir les marchandises remontant la Seine.

Pour la réalisation de ce projet, une société en commandite par actions est constituée pour six ans en mars 1826 – elle sera dissoute au bout de cinq ans – dirigée par Léonard Violet et la banque Louis Perrée et Anselme Guillot. « Le fonds social se composait des terrains de la ferme de Grenelle acquis en indivis par M. et Mme Violet et M. Letellier. Le capital était fixé à 3.600.000 francs […]. MM. Violet et Letellier faisaient apport de leurs terrains [pour une valeur de] 2.340.000 francs [32]», le surplus de capital, soit 1 260 000 francs, étant destiné à la construction de 65 maisons et à des travaux de voirie.

Conjointement à la société en commandite par actions, une société anonyme, au capital de 7 000 000 de francs, est constituée. Elle s’engage à prendre en charge les frais de construction du pont de Grenelle, du port et de la gare fluviale, en contrepartie d’une concession des péages pendant 47 ans [33]. Pour séparer la gare du bras navigable de la Seine, la société concessionnaire devra bâtir une digue, entre le pont de Grenelle et le pont de Passy – l’actuelle Allée des Cygnes [34].

Ces apports de capitaux permettent de réaliser, pendant les quatre ou cinq premières années, plus de 25 millions de travaux, tant pour le port, le pont – ouvert à la circulation dès le 2 mai 1827 [35] – les quais, que pour le nivellement des rues et la construction des maisons les bordant [36]. Ainsi, « la rue Violet commença à se bâtir dans les styles alors en usage : de grandes maisons carrées, avec des péristyles et des fenêtres cintrées, entourées de jardins (dont très peu subsistent). La rue du Commerce fut bordée de maisons contiguës, plus élevées et de boutiques en rez-de-chaussée. [37]»

La rue du Commerce, à l’intersection de la rue du Théâtre. On aperçoit dans le fond l’église Saint-Jean-Baptiste de Grenelle.

Passé la crise de 1826, et surtout entre 1835 et 1845, tout un quartier d’ouvriers, de commerçants et d’artisans se développe sur la rue la Croix-Nivert, la rue des Entrepreneurs et les voies transversales [38]. En 1836, 212 maisons sont construites [39]. Mais fort peu de rues sont pavées – on commence seulement de paver la rue du Commerce en février 1836, la rue du Théâtre en juin de la même année [40] – et beaucoup n’ont pas de trottoirs jusqu’en 1839 [41].

Entre 1846 et 1859, c’est le nord-est qui se développe, autour du carrefour des rues de Lourmel et du Théâtre tandis que, le long de la Seine, se bâtissent des établissements industriels [42] en dépit de l’insuccès du port de Grenelle, du fait du détournement de trafic fluvial qu’entraîne l’ouverture du canal Saint-Denis  [43].

A la veille de l’annexion, toutefois, de vastes espaces restent encore vides de constructions.

En 1830, par une ordonnance royale du 22 octobre, « le village de Grenelle et les terrains qui en dépendent » sont érigés en commune distincte de Vaugirard, concluant ainsi une longue bataille engagée en 1828 contre le conseil municipal de Vaugirard [44], peu soucieux de faire des dépenses pour les nouveaux venus. A cette époque, Grenelle compte 1 647 habitants (1831). Ils seront 3 768 en 1836, 5 558 en 1846, 14 863 en 1856 [45].

Plaisance, le Nouveau village d’Orléans

Entre le village de Vaugirard et la plaine d’Ivry, en 1790, ce sont des terres de cultures et des carrières qui se déploient sur les communes de Vaugirard, Vanves, Montrouge et Gentilly. On ne trouve là « aucune agglomération, hormis deux hameaux dont l’un, le Petit-Montrouge, s’est formé au carrefour de l’avenue du Général-Leclerc et de l’avenue du Maine, deux cheminements anciens et importants. Il ne comptera encore, vers 1800, que quelques maisons. Au-delà de la vallée de la Bièvre, le hameau du Petit-Gentilly ne comporte lui aussi qu’une dizaine de bâtiments à peine, établis entre le cours d’eau et le vieil hôpital Sainte-Anne, enclos de mur, créé dès le XIIIe siècle, et qui constitue l’élément principal de cet écart. On trouve enfin quelques maisons à la pointe des avenues d’Italie et de Choisy, dite “Pointe de Vitry”, le moulin des Prés, sur la Bièvre (vers la place des Peupliers), et, sur la route de Fontainebleau, une auberge isolée, un relais de poste, la Maison-Blanche. [46]»

Plan Andriveau-Goujon (1841) : détail montrant le Petit-Montrouge et le Petit-Gentilly.

Ces territoires vont commencer à se construire sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Partant des barrières du Maine [avenue du Maine, à hauteur du boulevard de Vaugirard] et de Montparnasse [boulevard Edgar-Quinet, à hauteur de la rue de la Gaîté], « dès 1830, un début d’urbanisation apparaît le long de la chaussée du Maine [avenue du Maine] et de la rue de la Gaîté, relancée ensuite par l’établissement du chemin de fer Paris-Versailles inauguré le 10 septembre 1840. Entre les anciens chemins du Moulin-de-Beurre [rue Texel] et de la chaussée de Vanves [rues Auguste-Mie et Raymond-Losserand], des petits lotissements sont créés, constitués de parcelles plus ou moins régulières, qui s’alignent de chaque côté de rues ou d’impasses ouvertes par les propriétaires des terrains. C’est l’amorce du quartier Plaisance, limité à l’ouest par les ballasts des chemins de fer. » Naissent alors les rues de Perceval, Lebouis, Neuve-du-Moulin-de-Beurre [rue du Texel], Schomer [rue Jules-Guesde], coupées par la rue de l’Ouest. « D’autres opérations prolongeront le quartier sur Montrouge, jusqu’à la route du Transit – actuelle rue d’Alésia – en limite de Vanves, sur cette portion du territoire de la petite banlieue étroitement fermée, dès 1843, par les fortifications de Thiers [47]. »

A l’initiative de ces opérations, on trouve une multitude de petits et moyens lotisseurs qui vont ouvrir des dizaines de voies – sans aucun plan d’ensemble et le plus souvent sans s’inquiéter de l’accord des autorités administratives – et vendre des milliers de parcelles à bâtir à de petits artisans, commerçants, employés et ouvriers. La plupart habitent ou commercent à Vaugirard ou Montrouge.

Ce sont des cultivateurs, des entrepreneurs en maçonnerie (Schomer, Bournisien), de petits propriétaires de garnis (Blottière), la plupart se contentant de lotir le sol qu’ils ont acquis, quelques-uns construisant également les maisons avant de les revendre. C’est Alexandre Couesnon, marchand de vins, qui acquiert des terrains de 1830 à 1833 : la propriété du château du Maine [entre les rues Raymond-Losserand, du Château et Didot], et plus de 3 hectares achetés en grands lots, qu’il divise et commence à revendre dès 1832. C’est la famille Plet, des cultivateurs et des marchands carriers qui se lancent dans la spéculation en se séparant petit à petit des vastes terres de culture qu’ils possèdent sur Vaugirard, Montrouge et Vanves. C’est aussi ou surtout Alexandre Chauvelot, fils naturel d’une ouvrière en linge et d’un marchand mercier qui, après avoir été chansonnier ambulant puis fait fortune en exerçant le métier de rôtisseur rue Dauphine, acquiert ses premiers terrains, entre 1835 et 1837, à l’occasion des ventes et partages de la succession de Caussin de Perceval, dont l’immense propriété d’agrément s’étendait entre les chemins du Moulin-de-beurre [rue du Texel] et de Vanves [rue Raymond-Losserand]. Chauvelot ne construit pas, il lotit les parcelles à bâtir d’environ 250 m².  [48].

Partant des barrières d’Enfer [place Denfert-Rochereau] et Saint-Jacques [boulevard Saint-Jacques, à hauteur de la rue de la Tombe-Issoire], l’urbanisation a également progressé le long de la route d’Orléans [avenue du Général-Leclerc] et de la rue de la Tombe-Issoire.

Entre ces deux voies, le lotissement du Village d’Orléans est la seule opération structurée et d’envergure qu’on trouvera dans cette région. Il prend son origine dans l’acquisition, en 1826, par les frères Javal – des financiers – du « Clos des Catacombes » qui s’étendait sur une superficie de près de 6 hectares, au sud de l’hospice de La Rochefoucauld (construit en 1782) [49]. Théodore Charpentier, architecte, à qui les nouveaux propriétaires confient le soin de conduire l’opération, élabore un plan global de lotissement qui s’organise autour de deux places semi-circulaires [seule subsiste celle de la rue Hallé] et de deux axes perpendiculaires : l’avenue de la Santé [rue Hallé, entre la rue de la Tombe-Issoire et du Couëdic], et l’avenue de La Chapelle [rue d’Alembert]. Ces deux avenues, « plantées d’érables et de sycomores, étaient bordées de trottoirs pavés ; leur chaussée était sablée. » Trois autres voies complètent le lotissement : les rues d’Orléans [rue du Couedic] et des Catacombes [rue Rémy-Dumoncel], parallèles à l’avenue de la Santé ; et la rue Neuve-Saint-Jacques [rue Hallé, entre la rue du Couëdic et la rue Rémy-Dumoncel], parallèle à l’avenue de La Chapelle. Le choix de tracés obliques à la rue de la Tombe-Issoire était commandé par les limites irrégulières du terrain.

Maisons aux n° 9 et 11 de la rue Hallé.

Un cahier des charges très strict indiquait : « Attendu la destination spéciale des maisons de ce quartier […] MM. Javal imposent à toujours […] de ne pouvoir sous aucun prétexte louer tout ou partie des terrains et construction à des gens exerçant le commerce des marchands de vins et eau de vie, restaurateurs, traiteurs, charcutiers, bouchers, nourrisseurs, et à tous individus tenant guinguettes et bals publics, et exerçant un état bruyant ou répandant des odeurs désagréables, ou encore à des femmes de mauvaise vie, et enfin à toute personne exerçant un genre de commerce quelconque en boutique, de telle sorte que les maisons ne pourront être occupées que par des artistes, des gens de bureau, commis, employés, rentiers, ou autres gens tranquilles. »

Dès 1834, une partie du lotissement est bâtie et habitée. Dans les années 1840, il est complété, dans la partie sud du « Clos des Catacombes », par l’ouverture de la rue Neuve-de-la-Tombe-Issoire [rue Bézout], de l’avenue du Commandeur [rue du Commandeur], de la rue de Magenta [rue de Montbrun] et du passage Montbrun.

La Villette

Le territoire de La Villette est initialement une campagne, traversée par deux routes importantes : la route de Flandre, et la route d’Allemagne. La première est la voie très ancienne qui relie, en droite ligne, Paris à Senlis, Péronne et les pays du nord de l’Europe. La seconde rejoint, par Meaux, Verdun et Strasbourg, les pays de l’est de l’Europe. Ces deux routes ne convergent à hauteur de la rue du Faubourg-Saint-Martin que depuis 1768. Antérieurement à cette date, la seconde atteignait Paris par la rue de Meaux et la rue de la Grange-aux-Belles [50].

Vers 1790, seul est urbanisé le village-rue de La Villette, depuis le mur des Fermiers-Généraux [place de la Bataille de Stalingrad] jusque vers l’actuelle rue de Nantes – rue très ancienne, qui figure sur les plans de Delagrive et de Roussel (1730), où se trouvait l’église paroissiale Saint-Jacques-Saint-Christophe. La population vit surtout du roulage : carrossiers, forgerons et maréchaux-ferrants, mais aussi aubergistes et cabaretiers. Autour du village, des terres de cultures. [51]

En 1802, la loi du 29 floréal an X (19 mai 1802) décide de la création du bassin de La Villette, du canal Saint-Denis, du canal de l’Ourcq et du canal Saint-Martin, qui seront achevés respectivement en 1808 [52], 1821, 1822 et 1825 [53]. Si le canal de l’Ourcq est d’abord destiné à l’alimentation en eau de Paris, le canal Saint-Denis a pour fonction première de relier le cœur de la ville à la basse Seine, en évitant le détour du méandre de Saint-Cloud.

Plan Andriveau-Goujon (1841) : détail montrant le village de La Villette,
le canal Saint-Denis (vers le nord), le canal de l’Ourcq et le bassin.

Sous la Restauration, pour mener à bonne fin les travaux de creusement et d’aménagement interrompus à la fin de l’Empire, l’Etat décide de recourir au financement privé et rend concessionnaire, en 1818, la Compagnie des canaux de Paris, formée par quatre banquiers et investisseurs – Pierre Hainguerlot, Jacques Folloppe, Jacques Vassal et Antoine de Saint-Didier [54]. La Compagnie obtient, en contrepartie de l’achèvement des travaux, la perception des péages de navigation pendant 99 ans et « l’autorisation d’établir sur le terrain municipal concédé, des “magasins, hangars, gares et ports de décharge” au fur et à mesure de ses besoins » . Un projet de construction de 8 groupes de hangars de 100 mètres de long, ne laissant libres que 8 mètres de quai sur le bassin de La Villette, est ainsi approuvé par le ministère de l’intérieur en 1824 [55]. En 1836, l’architecte de la Compagnie des canaux, Emile Vuigner donne les plans d’un magasin de 2 000 mètres carrés au sol et six étages, à élever au pont tournant de la rue de Crimée pour y entreposer des grains et farines  [56]. Dès 1827, les rues donnant sur le bassin sont pavées, de façon à faciliter la circulation de chariots lourds [57].

Tous les projets ne seront pas immédiatement réalisés. Les investissements s’effectueront en priorité sur les berges du canal Saint-Martin, plus proches du centre de Paris, et La Villette sera d’abord une sorte d’annexe des grands quartiers industriels de l’intérieur : Popincourt, le faubourg du Temple, les faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis [58]. Mais très vite, à partir des années 1830, le développement des activités portuaires entraîne l’implantation de grandes industries, celles du sucre, de la chimie, du métal. « En 1844, la zone industrielle et d’entrepôts la plus importante dans la petite banlieue est, de loin, celle de La Villette […] Ici, comme à Bercy, il n’y a pas de maisons d’agrément, tout est centré sur l’industrie, qui occupe 800 ha. La navigation sur le bassin est intense, les denrées coloniales y arrivent du Havre en dix jours au plus ; c’est là qu’est entreposé tout le charbon du Nord et de Belgique, tout ce qui arrive des colonies par mer, et du nord de la France et de l’Europe, par les routes de Flandres et d’Allemagne. [59]» En 1850, le Bottin recense 194 entreprises, dont 18 de grande taille. Parmi ces entreprises, les plus nombreuses sont de chimie (44), d’alimentation (37), de métallurgie et mécanique, de bâtiment (27), de construction de véhicules (14) [60].

Canal de l’Ourcq, dessin de Frédéric Nash (1782-1856).

Il s’ensuit une croissance très forte de la population : 4 938 habitants en 1831, 18 651 en 1851, 30 287 en 1856 [61], et une expansion de la zone bâtie, faite d’entrepôts, d’ateliers, d’usines et d’habitats ouvriers.

Au nord, cette zone bâtie déborde de la route de Flandre vers le bassin, le long de plusieurs rues, certaines très anciennes, tel l’ancien chemin reliant La Villette à La Chapelle [rue Riquet], qui figure sur le plan de Roussel (1730), tout comme la rue du Regard [rue de Rouen] [62] ; d’autres plus récentes, telles la rue de Bordeaux [rue de Crimée, entre la rue d’Aubervilliers et le quai de l’Oise], qui figure au cadastre de 1812 ; ou les rues de Soissons, de Joinville, Royale [rue de l’Ourcq, entre la rue de Flandre et l’avenue Jean-Jaurès], de Lille [rue de l’Argonne] – à partir de laquelle est élaboré en 1830 un projet de lotissement constitué d’édifices industriels et d’entrepôts autour d’une place [actuelle place de l’Argonne] [63].

Au sud, la zone bâtie déborde de la route d’Allemagne [avenue Jean-Jaurès] vers les rues de Meaux et du Dépotoir [rue Petit, entre les rues de Meaux et du Hainaut], le long, ici encore, de rues très anciennes, tel l’ancien chemin de Belleville à La Villette [rue de Hautpoul], qui figure sur le plan de Roussel ; ou de rues plus récentes, telles la rue de Marseille [rue de Crimée, entre le quai de la Marne et l’avenue Jean-Jaurès], qui figure au cadastre de 1812 ; ou la rue Bouret, le passage Sauvage [rue Clovis-Hugues], la rue Lally-Tollendal [rue Founier], le passage de Mulhouse [passage de Melun].

De ce fait, le cœur du village n’est plus sur la route de Flandre mais sur le bassin, à proximité immédiate duquel une nouvelle place est créée [actuelle place de Bitche], où se construisent la nouvelle mairie de La Villette en 1837, et la nouvelle église Saint-Jacques-Saint-Christophe en 1844 [64].

CARTES

Michel Huard, Atlas historique de Paris :

Cartes du XIXe siècle :

BIBLIOGRAPHIE

BERTHOUT David, « Les petits spéculateurs du sud parisien et les actes notariés : modélisation des mécanismes de lotissement (1830-1860) » in Histoire urbaine, 2013, n° 36, p. 133-148

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BRUANT Catherine, TOUGERON Jean-Christophe, « La formation du XIVe arrondissement. Plaisance et Thermopyles, Nouvelle-Californie et Villafranca : Alexandre Chauvelot, lotisseur des limites » in LUCAN Jacques (sous la direction de), Paris des faubourgs : formation, transformation, Paris, Pavillon de l’Arsenal / Picard, 1996, p. 58-68

CHADYCH Danielle, LEBORGNE Dominique, Atlas de Paris. Evolution d’un paysage urbain, Paris, Editions Parigramme / Compagnie parisienne du livre, 1999, 199 p.

JACQUEMET Gérard, « Lotissements et constructions dans la proche banlieue parisienne. 1820-1840 » in Paris et Ile-de-France : Mémoires de la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Ile-de-France, volume XXV, 1974, p. 207-256

JENN Jean-Marie (sous la direction de), Le XIXe arrondissement. Une cité nouvelle, Paris, Action Artistique de la Ville de Paris, 1996, 262 p.

LAMBEAU Lucien, Histoire des communes annexées à Paris en 1859 : Grenelle, publiée sous les auspices du Conseil Général, Préfecture de la Seine, direction des affaires départementales, Paris, E. Leroux, 1914, 485 p.

LANGLOIS Gilles-Antoine, Le bassin de La Villette, Paris, Somogy, éditions d’art, 2007, 127 p.

LE CŒUR Marc, « Autour de la villa Hallé » in MONTSERRAT FARGUELL Isabelle et GRANDVAL Virginie (textes réunis par) Hameaux, villas et cités de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, 1999, p. 117-120

PERIN Michel, » Jean Léonard Violet et le nouveau village de Grenelle » in Bulletin de la Société historique et archéologique du XVe arrondissement de Paris, printemps 2013, n° 41, p. 49-62

ROULEAU Bernard, Villages et faubourgs de l’ancien Paris, Histoire d’un espace urbain, Paris, Editions du Seuil, 1985, 379 p.

ROULEAU Bernard, Paris. Histoire d’un espace, Paris, Editions du Seuil, 1997, 492 p.

NOTES

[1] CHADYCH 1999, p. 150

[2] JACQUEMET 1974, p. 213

[3] CHADYCH 1999, p. 151 (plan)

[4] JACQUEMET 1974, p. 224

[5] JACQUEMET 1974, p. 230 (tableau)

[6] JACQUEMET 1974, p. 213

[7] JACQUEMET 1974, p. 213

[8] ROULEAU 1985, p. 212

[9] ROULEAU 1997, p. 303

[10] ROULEAU 1997, p. 303

[11] ROULEAU 1985, p. 203

[12] JACQUEMET 1974, p. 215

[13] JACQUEMET 1974, p. 223

[14] JACQUEMET 1974, p. 223

[15] ROULEAU 1985, p. 205

[16] CHADYCH 1999, p. 150

[17] ROULEAU 1997 p. 304

[18] ROULEAU 1985 p. 204

[19] ROULEAU 1985, p. 207

[20] ROULEAU 1997, p. 304

[21] JACQUEMET 1974, p. 234

[22] JACQUEMET 1974, p. 220

[23] BOWIE 2003, p. 56

[24] ROULEAU 1997, p. 312

[25] Les données sur les nombres d’habitants sont reprises des recensements. Sources : notices communales du site de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui, consulté le 10/01/2019.

[26] ROULEAU 1997, p. 300

[27] LAMBEAU 1914, p. 80

[28] LAMBEAU 1914, p. 83 et PERIN 2013, p. 50-51 (où est reproduit le plan de lotissement)

[29] ROULEAU 1985, p. 211

[30] LAMBEAU 1914, p. 246

[31] ROULEAU 1997, p. 300

[32] LAMBEAU 1914, p. 87

[33] LAMBEAU 1914, p. 106

[34] LAMBEAU 1914, p. 115

[35] LAMBEAU 1914, p. 114

[36] LAMBEAU 1914, p. 90

[37] ROULEAU 1997, p. 301

[38] ROULEAU 1985 p. 211

[39] LAMBEAU 1914 p. 247

[40] LAMBEAU 1914, p. 257

[41] LAMBEAU 1914 p. 258

[42] ROULEAU 1985 p. 211

[43] LAMBEAU 1914, p. 116

[44] LAMBEAU 1914, p. 136

[45] Source : Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui (voir note 25), consulté le 15/12/2018.

[46] ROULEAU 1985, p. 82

[47] BRUANT 1996, p. 59

[48] BRUANT 1996, p. 60-62

[49] Pour le Nouveau Village d’Orléans, la source est LE CŒUR 1999, dont sont tirées les citations.

[50] ROULEAU Bernard, « Le territoire avant 1860 » in JENN 1996, p. 31

[51] ROULEAU Bernard, « Le territoire avant 1860 » in JENN 1996, p. 32

[52] LANGLOIS 2007, p. 32

[53] LANGLOIS 2007, p. 38

[54] LANGLOIS 2007, p. 38

[55] LANGLOIS 2007, p. 46

[56] LANGLOIS 2007, p. 47

[57] LANGLOIS 2007, p. 44

[58] FAURE Alain, « L’industrie à Paris : La Villette », in JENN 1996, p. 92

[59] ROULEAU 1985 p. 128

[60] LANGLOIS 2007, p. 48

[61] Source : Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui (voir note 25), consulté le 12/01/2019.

[62] Sur l’origine des rues, les sources sont HILLAIRET 1963 et la Nomenclature des voies de Paris, consultée sur Paris Data le13/01/2019

[63] LANGLOIS 2007, p. 44

[64] ROULEAU Bernard, « Le territoire avant 1860 » in JENN 1996, p. 38

ILLUSTRATIONS

(1) Carte gravée par Ch. Avril – Gallica BNF

(2) Dessin de Milcent – Gallica BNF

(3) (5) (7) (10) (12) Carte des fortifications de Paris de Andriveau-Goujon (détails)

(4) (8) Atlas de Lefèvre (détail)

(6) Sainte-Marie-des-Batignolles – Guilhem Vellut [CC BY 2.0] via Wikimedia Commons

(9) Rue du Commerce – Guilhem Vellut [CC BY 2.0] via Wikimedia Commons

(11) Rue Hallé – VVVCFFrance [CC BY-SA 4.0] via Wikimedia Commons

(13) Dessin de Nash – Gallica BNF

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2 réflexions sur “La croissance de Paris 1790-1850 (3/3)

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