Paris ne s’est pas construit à partir d’un plan global d’urbanisme, qui aurait fixé dès le départ les places et les lieux. Il s’est progressivement installé dans un espace qu’il a transformé, du fait de son expansion progressive, de constructions nouvelles, de destructions massives tout au long des siècles.

Sa croissance s’est traduite, comme celle de toute autre ville, par la transformation de terrains vides en terrains à bâtir. Si cette mutation s’est opérée, selon les époques, dans des contextes et des conditions différents, le processus global reste toutefois le même : tracé de rues, découpe de parcelles, terrassement et mise en place de réseaux, construction. A ces opérations matérielles, s’ajoutent des actes juridiques (achats, ventes, marchés…) et des montages financiers (emprunts, garanties…). Se définissent ainsi un ensemble d’acteurs : vendeurs, entrepreneurs, clients, notaires, financiers… à qui l’on doit la fabrique de la ville.

Si les sources disponibles ne permettent pas de cerner précisément, pour les époques les plus anciennes, le jeu de ces acteurs, à partir du XVIe siècle, les documents commencent à être plus nombreux. Ils permettent aussi de mieux identifier les interventions de la puissance publique – même si elles demeurent longtemps limitées à quelques thèmes tels que préserver l’espace public par les règles d’alignement, « embellir » la ville, en réguler la croissance.

Au final, voici qu’un paysage de prairies, de marais, de carrières, de terres de cultures ou de maraîchage, s’est transformé en « l’assemblage d’un grand nombre d’habitations disposées par rue » (pour reprendre la définition de la ville que donne le Larousse du XIXe siècle). C’est ce processus que traduit le mot « urbanisation ». 

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